Selon une lǧende ancienne, dont seul le petit et lent camľǒn se souvient, les animaux peuplant la Terre ťaient au dp̌art tout gris, jusqu' c̉e que soient parachutěs dans le ciel des caisses db̌ordant de tubes de toutes les couleurs. La premir̈e s̉'en emparer est la pieuvre et, aprs̈ avoir adopt ǔne belle teinte orangě, elle s'improvise artiste et tćhe de peindre les poissons, les oiseaux, les fauves et les insectes avec l'aide des singes. Si certains prf̌r̈ent garder le gris, comme les otaries ou les rhinocřos, d'autres accaparent certaines couleurs, comme les baleines et autres animaux marins qui ne laissent pas de bleu aux mammifr̈es terrestres. On voit mm̊e certaines curiositš, comme une souris verte et un ľp̌hant rose, mais quand l'indolent camľǒn parvient enfin sur les lieux du spectacle, restera-t-il assez de peintures pour sa peau rugueuse? [SDM]

Une fable fantaisiste se servant d'une bonne dose d'imagination pour expliquer l'origine des couleurs de tous les animaux. On justifie ainsi pourquoi les oiseaux sont colorš, les okapis ont des robes moins splendides que les girafes, ou les fľins sont couverts de pois et de rayures t̉ravers cette grande parade prenant forme grće d̉e fines aquarelles rehaussěs d'encre de Chine. Les tableaux animaliers occupent de ce fait la majeure partie des grandes pages de l'ouvrage, tandis que le texte rim p̌rend place dans un bandeau blanc tout en bas. [SDM]